"Je suis" et "Névada"

D'après l'oeuvre "Névada" de Robert Smithson, artiste de land art américain des années 70, et un texte de ma composition issu des ateliers d'écriture LIE de Juliette Valéry, "Je suis" 2009, je demandais aux élèves de décrire "le lieu préféré de l'enfance" et de mettre un titre. Puis il leur était demandé d'effectuer un texte identique sur le Pays des Vallées et des Gaves.

(Image Névada, pour la découverte du texte de Robert Smithson)

Je suis la crête ébouriffée au vent,

les rubans soufflés qu’il poussent vers leur évaporation imperceptible,

l’insistance à saisir juste cet instant, je suis alors émerveillement.

Je suis le vol circulaire d’un géant de plume, la comparaison avec un vol de mouche,

carré répétitif, cette danse perdue ou chamanique.

Là, je suis le talweg ombrageux anciennement moussu tenté de dégueuler ses excés ravageurs.

Ici, le saxiphrage engourdi.

Je suis l’eau de fonte qui s'immisce dans les roches,

le sentiment d’impuissance face à l’abérration géologique d’un cirque calcaire,

le coquillage esseulé et érodé, sur un pic, qui ne se souvient plus de la mer.

Je suis, regarde, une gorge accrochée par un arbre téméraire.

Où explose la roche, je suis révolte saine,

je suis bonheur.

Béatrice Darmagnac. 2008. Atelier LIE

Travaux d'élèves :

Caroline Dubosc :

Le pont d'enfer. (Chiroulet)

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Le pays de vallées et des gaves:

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Naïla Roland

Votre lieu préféré de l'enfance : Chez ma mamie.

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Le pays de vallées des Gaves :

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Charlotte Cazajous

Lieu préférée de l'enfance :

Moliets (Landes) :

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La vallée des Gaves :

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Florianne Brognard

lieu préféré de l'enfance :

Centre équestre, poney club, Haras des Rooses, a Strazeele.

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Le Pays des vallées des gaves :

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Un petit plus de Caroline Dubosc :

3 strophes sur le pays de l’enfance: Pont d’enfer (Chiroulet)

Le soleil était haut dans le ciel, incandescent.

Les oiseaux chantaient, virevoltaient, dessinant une danse gracieuse et musicale dans les airs, tandis que les feuilles des arbres tourbillonnaient, emportées par le vent, représentant une multitude de spirales avant de se poser au sol. L’été était bien là.

J’entendais l’eau couler au dessous de moi, mélodie rassurante. Elle glissait sur la pierre, faisant jaillir des goutte d’eau qui terminait leur route sur mes jambes.

Le bois était rugueux sous mes pieds nu, mais je m’en contrefichait. Je me laissais aller à comtempler le soleil scintillant sur cette eau claire.

Autour de moi seul le calme régnait, à l’instar du vent se faufilant entre les arbres.

Nature brute.

Je n’avais encore jamais ressenti se besoin oppressant de fuir toute trace d’humanité.

De me trouver hors du temps, à l’instar d’un fil dédaignant garder l’équilibre intelligible de ma vie.

Etre seule, le regard au loin s’imprégnant de cette irrésistible, et inlassable, réelle sensation de liberté.

Quand je m’étais décidé à bouger, le soleil était bien bas et ses rayons rasaient la cime des arbres.